Depuis plusieurs semaines, l’avocat militant des droits humains, Me Arnel Rémy, fait entendre une voix claire et tranchée sur l’avenir du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon lui, le mandat de cette instance prendra fin le 7 février 2026, conformément à l’échéance fixée par l’accord du 3 avril. À cet effet, il appelle à une transition immédiate vers le pouvoir judiciaire, en passant par la Cour de cassation.
Dans un message largement partagé sur le réseau social X (anciennement Twitter), Me Rémy a déclaré :
« 7 février 2026, l’accord du 3 avril prendra fin,
ce qui signifie que le document légal ayant créé le KPT ne sera plus valide.
Le KPT sera dissous, et ce sera le moment pour nous d’aller directement vers le pouvoir judiciaire.
Cela veut dire que nous allons prendre un juge de la Cour de cassation et mettre en place un gouvernement de salut public.
Notre priorité sera la SÉCURITÉ.
CASSATION, CAP SUR LA JUSTICE ! »
Cette prise de position audacieuse, saluée par certains secteurs de la société civile, ne fait toutefois pas l’unanimité au sein du monde juridique. Plusieurs avocats, perçus comme proches du CPT, ont vivement critiqué Me Rémy. Si le droit à la divergence d’opinion est légitime, certains propos tenus à son encontre laissent transparaître un malaise plus profond, voire des attaques personnelles que d’aucuns jugent excessives.
Une fracture dans le monde juridique ?
Cette controverse soulève une question de fond : pourquoi une telle virulence à l’encontre d’un appel à respecter la Constitution ? L’initiative de Me Arnel Rémy, qui milite pour un retour à l’ordre institutionnel via la Cour de cassation, s’inscrit pourtant dans un cadre légal. Ce projet de transition judiciaire est envisagé comme une voie alternative à l’impasse politique actuelle.
Face à cette tension croissante, certains dénoncent une forme d’hostilité injustifiée : « La confrérie des avocats devrait faire preuve d’unité et de responsabilité. Respecter la Constitution et envisager une solution juridique à la crise ne devrait pas susciter de haine », affirme un juriste contacté sous couvert d’anonymat.
Une question reste en suspens : d’où vient réellement cette résistance ? Est-elle idéologique, politique ou motivée par d’autres intérêts ?
Le débat est désormais lancé, et à huit mois de la date symbolique du 7 février 2026, la classe politique, les juristes et la société haïtienne toute entière devront trancher : entre continuité confuse et retour à l’ordre constitutionnel, quel chemin choisir ?