
Après la grande manifestation du lundi 22 août dernier dans la deuxième ville du pays, l’ancien Sénateur Moïse Jean-Charles et ses sympathisants ont encore frappé cette semaine. Depuis mardi 30 août jusqu’à ce jeudi 1er septembre, ils étaient encore dans les rues pour exiger l’arrêt de la dévaluation de la gourde par rapport au dollar, le départ du Premier Ministre Ariel Henry, une baisse considérable du prix des produits de consommation notamment ceux de première nécessité, l’annulation du dollar cinquante ($ 1.50) prélevé sur tous les transferts de dollars américains vers Haïti, la disponibilité du carburant dans les stations-services et sa vente au prix fixé par l’État. Aussi ont-ils exigé que les maisons de transfert remettent aux citoyens leur argent tel que leurs proches le leur ont envoyé et que les compagnies de téléphonie mobile Natcom et Digicel baissent le prix de la minute d’appel.
La rue 5 A est le nouveau lieu choisi pour démarrer les manifestations. Pendant les trois premiers jours, le #1 du Parti et ses partisans et sympathisants ont parcouru plusieurs artères de la Cité Christophienne. À la fin de chaque manife, ils se sont rendus soit à Vertières aux pieds des Monuments « Héros de l’Indépendance » (à l’entrée-Sud), soit à Carrefour Aviation, soit à Carrefour Madeline (à l’entrée-Est). Comme d’habitude, des manifestants se sont vêtus des couleurs de Pitit Desalinnes (noir et rouge), ils ont brandi des pancartes charriant leurs multiples revendications ainsi que des drapeaux russe, chinois et vénézuélien, des bols, des cuillères, des assiettes et des chaudières vides.
Pendant ces manifestations en série, Moïse Jean-Charles a observé plusieurs arrêts devant les banques commerciales et la succursale de la Banque de la République d’Haïti (BRH) où, avec sa verve habituellement mordante et poignante, il a appelé les maîtres du système bancaire à entendre raison, à cesser d’exploiter, de sucer le jus et le sang de la population. Il leur a même lancé un ultimatums.
« Si avant vendredi le taux de change n’est fixé pas à 60 ou 70 gourdes pour un dollar, les maisons de transfert ne remettraient pas aux citoyens leur argent en dollars, le prix des produits de première nécessité ne baissent pas, nous ne serons pas responsables de ce qui leur adviendra », a-t-il menacé.
Il a donné l’ordre formel à ses partisans de manifester tous les jours devant les banques à partir de vendredi si leurs revendications ne seraient pas satisfaites. En effet, il leur a fait savoir que la phase des manifestations (pacifiques) a pris fin ce jeudi. Maintenant nous passons à une autre phase plus décisive, a-t-il martelé.
Pour prouver au leader qu’ils reçoivent et comprennent le message, les militants zélés demandent à toute la population capoise de rester chez elle ce 2 septembre.
« Ce vendredi, toutes les entreprises, formelles ou informelles, petites, moyennes ou grandes, sont priées de rester fermées. N’importe quelle marchande que nous croisons dans les marchés publics, n’importe quel motard que nous trouverons dans la rue en train de transporter des passagers passera un mauvais quart d’heure; ce sera à leurs risques et périls », a tempêté l’un d’entre eux Fritz-Gérald Vixamar dit Alidja.
Les supporters de Moïse Jean-Charles précisent clairement les businessmen qu’ils veulent voir dans la rue ce vendredi.
« Seuls les marchands de tafia, de gwòg, de cigares, de cigarettes, de nourritures et de l’eau sont autorisés à circuler. À part ça, tout autre commerçant qui oserait sortir mener ses activités ce vendredi il le paiera très cher », ont-ils averti.
Si certains militants ne dévoilent pas trop ce qui se passera ce vendredi, d’autres beaucoup plus directs annoncent qu’ils lancent l’opération « DÉCHOUQUAGE ». Ce qui fait craindre le pire.
Au fait, disons que pendant les trois premières journées de mobilisation à Cap-Haïtien, la tension reste élevée, ce qui fait que toutes les activités: le transport en commun, le commerce formel et info.
NAP/ NORD AGENCE PRESSE