Autrefois, les étés étaient synonymes de rires d’enfants résonnant dans les quartiers, de terrains de football improvisés dans chaque coin de rue, et de compétitions amicales entre voisins. Les enfants passaient des heures à jouer au mable, au saute-corde, ou encore à marelle, une activité populaire qui rassemblait les plus jeunes autour de jeux de société artisanaux. Les rues de Lagos et d’Acquis s’animaient chaque matin avec des sports sur le Boulevard du Cap-Haïtien, où les enfants trouvaient leur bonheur dans des jeux simples mais exaltants. On pouvait voir des garçons fabriquer des voitures à partir de marmites et de planches, tandis que les petites filles jouaient à la marelle ou vendaient des petits gâteaux dans le quartier Marinade, égayant ainsi l’atmosphère avec leurs sourires et leurs éclats de voix. Il n’était pas rare de croiser un marchand ambulant criant : « Men ti koko bon disèl, siw goutel manmanw pèdiw », une invitation irrésistible à goûter les délices locaux.
Mais aujourd’hui, tout semble avoir changé. Les rues autrefois pleines de vie sont devenues silencieuses. Les terrains de jeu se sont transformés en parkings ou en chantiers de construction. Les enfants, autrefois en quête d’aventures en plein air, préfèrent désormais rester à l’intérieur, absorbés par les écrans et les jeux vidéo. Les jeux traditionnels, transmis de génération en génération, semblent s’effacer, emportés par le vent du modernisme et de la technologie.
Pourquoi une telle transformation ? Est-ce le résultat de l’évolution des modes de vie, de la montée en puissance des nouvelles technologies, ou simplement de la peur croissante des dangers de la rue ? Peut-être un mélange de tout cela. Ce qui est certain, c’est que ces jeux d’été, qui faisaient jadis partie intégrante de la culture de nos quartiers, sont en train de disparaître, emportant avec eux une part précieuse de notre patrimoine collectif. Il est temps de se demander : où sont passés nos jeux d’été ? Et surtout, comment pouvons-nous les ramener pour les générations futures ?