Vue par Max Antonentz Charles, un Capois authentique
Le 18 Mai 2023, la Cité Christophienne a reçu pour la première fois de son histoire les festivités officielles de la commémoration du bicolore national. Des festivités qui traditionnellement se déroulaient dans le département de l’Ouest précisément à l’Arcahaie commune située à environ 30 kilomètres au nord de Port-au-Prince, la Capitale du pays.
Cette année faisait 220 ans depuis que la Première République Nègre du Monde a son drapeau, son fier Bicolore. La toute première fois c’était, selon les historiens, le 18 mai 1803.
Cet événement important et incontournable pour toute la nation et pour tous les Haïtiens était obligé de changer de cap cette année pour diverses raisons notamment à cause du climat d’insécurité qui règne dans la zone d’Arcahaie depuis des mois.
La décision de déplacer ou délocaliser la cérémonie officielle à Cap-Haïtien n’a pas bien sûr fait l’unanimité. Au contraire, elle a suscité de vives polémiques, fait des gorges chaudes. En un mot, les avis sont très partagés. Ils sont à la fois historiques, politiques, économiques, rationnels et émotionnels.
Pour certains, le Cap-Haïtien historique, pour avoir joué un rôle crucial dans la lutte pour l’indépendance d’Haïti, mérite bien de recevoir cette cérémonie officielle de commémoration du drapeau.
En revanche, d’autres nordistes plus conservateurs avec une forte attitude mentale traditionnelle ont carrément désapprouvé la décision du Gouvernement d’Ariel Henry de commémorer la fête du drapeau dans la Métropole du Nord. Pour cette catégorie, une telle célébration à l’Arcahaie a plus de sens; la signification historique et symbolique est profonde, vu que c’est là que le bicolore a été créé. « Déplacer la célébration du drapeau dans une autre ville du pays autre que l’Arcahaie cela traduit une certaine minimisation de l’importance historique du drapeau haïtien et de la date du 18 mai », a cru cette portion de citoyens. Ils s’en prennent au gouvernement pour avoir perturbé, reprochent-ils, une très vieille tradition historique.
En dépit de ces divergences d’opinion, l’événement a bel et bien eu lieu dans la deuxième ville du pays pour le plus grand bonheur des autorités centrales et locales, des hommes d’affaires, des écoliers ainsi que les citoyens promouvant Cap-Haïtien comme destination haïtienne et caraïbéenne par excellence.
Comme on l’a mentionné plus haut, la délocalisation du 18 mai peut être vue sous divers angles. En effet, sous le plan économique, les retombées sont à première vue très positives pour la ville et ses habitants. D’abord il est évident que l’événement a attiré un grand nombre de visiteurs venus de tout le pays et même de l’étranger. Ces derniers ont non seulement contribué à la revitalisation de l’industrie touristique locale, mais aussi ils ont donné un gros coup de pouce à l’économie capoise. Des hôtels et d’autres hébergements ont été loués; les restaurants ont été fréquentés, en peu de mots, le commerce formel et informel a eu le vent en poupe avant, pendant et même après le déroulement des festivités.
En outre, la visibilité médiatique générée par cet événement a permis de promouvoir le Cap-Haïtien en tant que destination touristique attrayante. Les images diffusées à travers les médias ont montré la beauté de la ville, son riche patrimoine historique et culturel, ce qui pique sans nul doute la curiosité et l’intérêt d’autres voyageurs potentiels.
Mon avis personnel. Je tiens à féliciter chaleureusement les habitants du Cap pour l’accueil exemplaire qu’ils ont réservé aux visiteurs, leur contribution à la réussite de la célébration de la fête du Bicolore qui s’est déroulée sans heurts.
Je suis heureux que la population ait fait preuve d’une hospitalité sans faille et d’une ouverture d’esprit remarquable, ce qui a permis de créer une atmosphère chaleureuse et conviviale, rendant l’expérience inoubliable dans le chef-lieu du département du Nord pendant la fête du drapeau.
L’engagement des Capois à assurer le bon déroulement de l’événement sans le moindre incident témoigne de leur sens de responsabilité et de leur volonté de faire en sorte que chacun se sentait en sécurité et bienvenu.
En tant que Capois authentique, je tiens, chers concitoyens, à vous exprimer ma profonde admiration et mes sincères remerciements pour votre contribution positive, votre participation active et votre collaboration, ce qui a grandement contribué au succès de l’activité. Bravo encore à vous chers Capois pour votre esprit accueillant et votre exemplarité.
Les notes salées de la fête du drapeau au Cap-Haïtien se résument en 2 points: le comportement de l’ex-député Jean Tholbert Alexis qui a été vu en train de distribuer des billets de 500 gourdes à certaines personnes qui l’abordaient. Une scène, très mal perçue par les internautes et qui a, en effet, déclenché une salve de commentaires discriminatoires sur la toile.
L’autre point sombre, c’est la disparition, au lendemain du 18 Mai, de tout l’appareillage mis en branle pour la préparation et la réalisation des festivités. Pourtant, la ville a grand besoin de ces matériels pour assurer le nettoyage et l’assainissement. Sur ce, j’en profite pour appeler les citoyens à honorer leurs engagements envers le fisc afin que les autorités puissent trouver les moyens nécessaires pour continuer de garantir le bien-être de la communauté.