La branche Nord de l’organisation syndicale « Batay Ouvriye » continue de soutenir la mobilisation anti-Ariel déclenchée à travers tout le pays depuis plus d’un mois. Si elle appelle à son intensification toutefois elle souligne un manque cuisant et criant d’organisation et d’orientation.
Pour cela, son porte-parole Dalès Emmanuel, au cours d’une rencontre avec la presse ce mardi 4 octobre, plaide d’abord pour un front commun entre tous les secteurs, tous les acteurs et toutes les régions du pays impliqués dans la bataille.
« Si chaque groupe, en fonction de son intérêt, pense pouvoir faire cavalier seul, le mouvement échouera », a-t-il prédit.
Il croit que cette lutte, pour qu’elle ne soit pas déviée, doit être sérieusement et vigilamment prise en charge par les vraies victimes du système, les opprimés de toujours, le gros peuple, les ouvriers, en un mot, la classe prolétarienne, a-t-il insisté.
À propos, le Coordonnateur départemental de l’organisation Fanès Alusma affiche une certaine méfiance à l’égard de la classe politique dite traditionnelle qui, selon lui, est une marionnette depuis très longtemps entre les mains de l’oligarchie et des impérialistes.
« La bataille populaire qui est enclenchée depuis quelques jours dans le pays ne doit pas s’arrêter. Une fois pour toutes, nous devons chavirer le statut quo, nous libérer du joug et du dictat des gouvernements des pays impérialistes formant le Core Group. En tout cas, nous nous soulevons pour dénoncer la classe réactionnaire locale se servant des groupes armés pour nous terroriser à chaque fois que nous décidons de défendre nos droits les plus entiers », a lâché M. Emmanuel qui, plus loin exhorte tous les prolétaires, les masses défavorisées à contrecarrer les solutions importées de la classe dominante et des impérialistes ayant pour objectif de les empêcher de chambarder le système rétrograde qui les empoisonne la vie.
En effet, il demande aux Haïtiens embarqués dans la bataille d’aujourd’hui d’éviter de croire que la crise profonde haïtienne telle qu’elle est, peut être résolue à travers des élections cosmétiques ou des interventions militaires d’une quelconque force étrangère ou par des experts civils étrangers et haïtiens des institutions financières internationales telles que le Fonds Monétaire International (FMI), l’Organisation des États Américains (OEA) , de la Banque Mondiale envoyés uniquement dans le but d’orienter la politique économique du pays dans le cadre d’un nouveau plan d’ajustement structurel qui ne sera pas dans l’intérêt des travailleurs, du peuple.
Enfin, il exhorte la population à se méfier des promesses mirobolantes des politiciens réformistes et populistes qui utilisent, a-t-il accusé, le service des gangs armés pour diviser et désorganiser le camp populaire.
NAP/NORD AGENCE PRESSE