Le mercredi 18 octobre 2023, à la salle de conférence de la Délégation du Nord, les autorités départementales dont le Délégué Pierrot Augustin, le Directeur-adjoint du Ministère du Commerce et de l’Industrie Francène Dieu, le Commissaire du Gouvernement a.i du Cap-Haïtien Me Charles Édouard Durand et le DDN de la PNH Fred Joseph ont rencontré les propriétaires ou gérants des stations-service du Département.
L’objectif était clair, poser la problématique du carburant dont l’arrivée dans les pompes de la région se révélerait un casse-tête chinois à cause du climat d’insécurité et de banditisme régnant sur la route nationale #3 notamment à hauteur du Morne à Cabris. C’est en tout cas, ce qu’ont évoqué les patrons des stations-service.
Sans langue de bois, ils ont fait savoir aux autorités que, vu les nombreux risques qu’ils courent pour s’approvisionner, ils sont dans l’impossibilité de vendre le carburant aux prix fixés par l’État central.
Prises de peine pour ces patrons, les autorités départementales, généreuses et pitoyables, sans même consulter leur supérieur hiérarchique, ont décidé de plier aux demandes des entrepreneurs au grand dam de la population autrement dit des consommateurs finals. En termes clairs, ils ont donné carte blanche aux patrons pour monter le prix du carburant dans les pompes, ce, pendant un mois, du 18 octobre au 18 novembre 2023.
Cette décision a rapidement soulevé la colère, l’indignation et l’amertume de bon nombre de citoyens. L’un d’entre eux est le Ministre du Commerce et de l’industrie M. Ricardin Saint-Jean.
De passage dans la Métropole du Nord du 18 au 21 octobre, M. Saint-Jean a visiblement été saisi d’un brusque accès de rage et de colère en apprenant que le Délégué Pierrot Augustin et consorts ont donné feu-vert aux propriétaires des pompes à essence pour violer la décision officielle du gouvernement sur la fixation du prix du carburant sur le territoire national.
« Les autorités du Nord n’ont pas ce droit. Ça n’entre pas dans leur attribution. Il n’y a que le Gouvernement par le biais des ministères de l’économie et des finances, du commerce et de l’industrie qui a autorité en la fixation des prix des produits pétroliers sur toute l’étendue du territoire national « , a recadré le Ministre.
Convoqué à l’hôtel où séjournait le Ministre, le Délégué Pierrot Augustin a nié avoir autorisé quiconque à vendre le carburant à des prix supérieurs à ceux fixés par le Gouvernement, malgré ses déclarations ont été diffusées sur les réseaux sociaux et dans les médias dits traditionnels.
Vu l’esclandre et les gorges chaudes provoqués par cette décision qualifiée par plus d’un de scandaleuse, illégale, informelle, hardie et choquante, le Commissaire du Gouvernement s’en est vite démarqué.
Présent à la table de conférence de presse le 18 octobre, il a laissé entendre qu’il n’a rien à voir avec une quelconque fixation de prix à la pompe. Il s’est exprimé en ces termes :
« Le commissaire du gouvernement se démarque d’une quelconque fixation de prix à la pompe comme le font croire certaines informations. Ayant participé à une rencontre, en partie en présence du Ministre du commerce, quelques propriétaires ont exprimé leur difficulté d’approvisionnement et de transport sur une route parsemée de bandits qui les rançonnent, ce qui a une certaine influence sur le prix à la vente. La question est déjà portée par devant l’une des autorités compétentes et hautes instances de l’Etat en la personne même du Ministre qui promet d’y réfléchir. Entre-temps, un délai leur est accordé pour juguler ce problème. Le Parquet n’a ni compétence et n’entend pas non plus interférer dans un domaine qui n’est pas le sien. Il réaffirme néanmoins sa volonté de réprimer toute pratique ou personne qui tend à contrevenir à la Loi. Civilités », s’est empressé d’écrire le CG a.i 24 heures après la rencontre avec les propriétaires ou gérants des stations-service du Nord.
Des responsables d’organisations sociopolitiques de la région dont Rémy Saint Juste de VINOÉ (Visionnaires du Nord en Éveil), Raphaël MÉSIDOR et Jordany César de FREN (Force Révolutionnaire du Nord) exigent l’annulation pure et simple de la décision des représentants de l’État central dans le département.