Depuis plusieurs années, la ville du Cap-Haïtien, jadis un pôle économique important, se trouve plongée dans une obscurité quasi-permanente. L’électricité d’État d’Haïti (ED’H), autrefois garante de l’approvisionnement en énergie électrique, semble avoir déserté cette ville historique. Les habitants du Cap-Haïtien s’interrogent : s’agit-il d’un oubli, d’un abandon ou d’un complot savamment orchestré ?
En effet, de nombreux citoyens expriment leur frustration face à cette situation qui perdure. Certains n’hésitent pas à suggérer que l’absence de services de l’ED’H pourrait être le fruit d’un accord tacite entre les responsables de l’institution et les commerçants locaux. Ces derniers, tirant parti de la situation, ont vu leurs ventes de panneaux solaires, de batteries et d’onduleurs exploser, offrant une solution de repli aux habitants désespérés. Les générateurs et autres alternatives d’énergie, autrefois secondaires, sont devenus la norme, créant un marché florissant pour certains, mais aussi une dépendance coûteuse pour la majorité.
Mais alors, qu’est-il advenu de l’ED’H au Cap-Haïtien ? L’institution est-elle simplement oubliée ou totalement abandonnée ? Pourtant, paradoxalement, les bureaux de l’ED’H au Cap-Haïtien sont toujours ouverts, et les employés continuent de se rendre au travail quotidiennement. Cette situation soulève de nombreuses questions : quelles sont les responsabilités exactes de ces employés ? Quels services offrent-ils alors que la ville est plongée dans l’obscurité ? Et surtout, comment expliquer l’inaction apparente face à la détérioration continue du réseau électrique ?
L’absence de réponses claires alimente les spéculations et renforce le sentiment de délaissement des habitants. Pour eux, il ne s’agit plus simplement d’une question d’infrastructure défaillante, mais d’une question de dignité et de droit à un service public essentiel. Le Cap-Haïtien, autrefois fleuron de la culture et de l’histoire haïtienne, mérite mieux que l’oubli ou l’abandon.
Dans ce contexte, la population attend des réponses, des actions concrètes et une réhabilitation rapide du service de l’ED’H. Le temps est venu de rompre avec l’inaction et de redonner à la ville sa lumière, au sens propre comme au figuré.