La mobilisation contre le Premier Ministre Ariel Henry se poursuit dans le Nord du pays particulièrement dans la deuxième ville. Ce 12 septembre, des centaines de citoyens ont encore foulé le macadam sans la présence du numéro 1 du Parti Pitit Dessalines l’ex Sénateur Moïse Jean-Charles.
Contrairement aux jours antérieurs où les manifestations ont commencé dans la matinée, ce lundi la manife a démarré dans l’après-midi aux environs de 2 heures 30. Les manifestants ont dû attendre la fin d’une cérémonie funéraire qui se tenait dans une Église de la zone. Il s’agit des obsèques de Luciana Joseph, la jeune fille de 20 ans tuée par balle chez elle à la Fossette le jeudi 8 septembre dernier lors d’une opération policière dont on ignore toujours l’objectif.
En effet, les citoyens indignés et furieux ont transporté le cercueil à la main jusqu’au cimetière. Sur tout le parcours, ils ont lancé des propos injurieux et poignants à l’encontre de la PNH. Après l’inhumation, ils ont progressé jusqu’au fond de la ville sous de forte escorte policière. Arrivés dans le quartier « d’En-bas Ravine » à la 24 J, ils ont déjoué le plan de la police et empruntant une autre voie loin des yeux des agents. Ainsi, sont-ils descendus à la rue A précisément à la rue 9 où ils ont tenté d’incendier une station-service appartenant à National. Des jeunes garçons travaillant dans la zone se sont opposés à cette action. Un peu plus bas soit à la rue 6, les manifestants ont atteint leur objectif. Ils ont réussi à mettre le feu dans la pompe à essence qui s’y trouvait. Le service d’incendie du Cap-Haïtien et le camion de l’eau « grate » de la police l’ont éteint, l’empêchant ainsi de se propager.
Les forces de l’ordre ont tiré beaucoup de gaz lacrymogène et des coups de feu dispersant du coup la manifestation. Des manifestants ont aussi été roués de coups dont des coups de pieds, des coups de crosse de fusils.
Notons que dans plusieurs points, la commune est verrouillée (Lock), dans plusieurs quartiers des barricades de toutes sortes sont érigées. Des jeunes hommes encagoulés en profitent pour rançonner des passants ainsi que des citoyens à moto. Cette pratique énerve les victimes et leur rappelle les mauvais souvenirs du mouvement dit pays lock de la mobilisation anti-Jovenel Moïse.
NAP/ NORD AGENCE PRESSE