Depuis presque un mois, la mobilisation contre le Premier Ministre Ariel Henry et son gouvernement est déclenchée dans le Nord du pays notamment dans la deuxième ville, Cap-Haïtien. Généralement ce sont des centaines voire des milliers de citoyens qui, à chaque manifestation, foulent le macadam pour exprimer leur ras-le-bol, faire entendre leur voix et faire connaître à tout le monde particulièrement aux autorités de l’État leurs multiples griefs.
Si au départ de la mobilisation, la Police a toujours affiché un comportement bon enfant, fait montre d’un grand sens de professionnalisme et de sa capacité à respecter les droits des citoyens dont le droit à la vie, le droit d’association, le droit de s’exprimer librement, mais le vendredi 2 et le mercredi 7 septembre, les forces de l’ordre ont changé leurs fusils d’épaule. Fini le comportement bon enfant, elles bombardent les manifestants et des quartiers populaires de gaz lacrymogène, appréhendent des militants, tirent à hauteur d’homme blessant ainsi des citoyens, dispersent les manifestations.
Face à toutes ces violations de droits humains, le « Mouvman Kan Pèp la » monte au créneau. Dans une note de presse parue le samedi 10 septembre, le directoire de cette structure sociopolitique se montre indigné par le fait que la police ait fait peu de cas des droits fondamentaux des pauvres gens inoffensifs, ont-ils laissé entendre, qui ont sorti dans les rues avec seulement leur voix pour exiger de meilleures conditions de vie pour eux et pour leurs progénitures. Tout en condamnant les exactions des agents de la force publique, il exige la libération immédiate de tous les manifestants appréhendés lors des récentes manifes dont un de ses membres, a-t-il informé.
Le Mouvman Kan Pèp La impute au chef du gouvernement Ariel Henry le numéro 1 du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) la responsabilité de toutes les exactions qu’infligent les policiers aux militants exigeant que le coût de la vie soit baissé, que l’État assume pleinement sa mission pour rétablir l’ordre et la stabilité sur toute l’étendue du territoire national.
Au fait, il menace de porter plainte devant la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme contre le Premier Ministre. En tout cas, il rappelle à ce dernier et à la Police que la population a le droit de s’exprimer et il ne revient pas à eux de décider quand elle doit le faire.
Selon la Convention américaine relative aux droits de l’Homme en son article 4: « nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants », a-t-il écrit.
Aussi ajoute-t-il: « C’est infrahumain que la police nationale continue de faire des exactions sur les manifestants étant dans leurs droits de manifester d’après la Constitution de 1987 en son article 31 : « La liberté d’association et de réunion sans armes et à des fins politiques, économiques, sociales, culturelles et à toutes autres fins pacifiques est garantie », a conclu le MKPL dans sa note de protestation.
NAP/NORD AGENCE PRESSE