Depuis quelques temps, Claude Joseph le dernier Premier Ministre en fonction sous l’ère Jovenel Moïse, effectue des périples à travers presque tout le pays où il partage avec les citoyens de part et d’autre notamment des jeunes universitaires ce qu’il appelle « son expérience de l’État ». Le dimanche 21 août dernier, il était encore pour une énième fois dans la deuxième ville du pays sous l’invitation du Forum des Universitaires Haïtiens (FUH) où il prononçait une conférence autour du thème « Rôle et implication de l’Université dans la reconstruction d’Haïti à la dimension de son histoire ».
Comme à l’accoutumée, l’ex PM n’a pas raté l’occasion de réclamer justice pour le président assassiné Jovenel Moïse. Il s’en est aussi pris au Premier Ministre actuel Dr Ariel Henry, à son gouvernement ainsi qu’aux politiciens traditionnels mafieux, a-t-il étiqueté, qui selon lui, remuent ciel et terre pour étouffer l’enquête sur le crime odieux ayant coûté la vie à Jovenel Moïse.
« La libération de Samir Handall par le gouvernement turc est la preuve par quatre que le pouvoir en place refuse de collaborer pour que tous les assassins du président soient identifiés, arrêtés et jugés », a-t-il argué.
Il dit regretter qu’au lieu de progresser l’enquête marche à reculons. Par-dessus tout, Claude Joseph se décerne a minima un satisfecit dans la bataille pour que la famille, les vrais amis et alliés de Jovenel Moïse obtiennent justice.
« Je me réjouis de ce que grâce à ma ténacité, ma résistance et mon combat sur plusieurs fronts aujourd’hui il y a des évidences claires qui sont établies concernant l’implication présumée de plusieurs hautes personnalités dans l’assassinat crapuleux du président Moïse. Si aujourd’hui le monde entier sait pertinemment que Dr Ariel Henry, Joseph Félix Badio, John Joël Joseph et consorts en sont profondément impliqués c’est en grande partie grâce à ma bataille », a clamé haut et fort l’ancien chef de la Primature qui promet de ne pas se laisser intimider et de mener la lutte jusqu’au bout.
D’un autre côté, il n’a pas caché son antipathie pour l’équipe gouvernementale en place qui, selon lui, est sans gouvernail, sans directive et sans plan. Il ne voit pas d’inconvénients si un mouvement populaire charrierait, capoterait ou déracinerait du pouvoir Ariel Henry et consorts. Au fait, Claude Joseph a accepté volontiers de répondre aux questions relatives aux mobilisations enclenchées à travers tout Haïti contre la passivité et la nonchalance du gouvernement d’Ariel Henry face à la prolifération des gangs et de leurs actions criminels, barbares et malhonnêtes. Sans langue de bois, il les soutient toutes. Et il a même demandé à la population d’y prendre part. Cependant, il a lancé quelques petites flèches à l’égard de certains politiciens sans même les nommer dont le numéro 1 de la plateforme politique Pitit Desalinnes Moïse Jean Charles (ndlr) qu’il accuse de bluffer le peuple et la population en lançant des manifestations contre Ariel Henry pendant même qu’ils font partie intégrante de son équipe.
« Tu ne peux pas être en même temps debout à la fenêtre et en train de te regarder passer en bas. Ça n’a pas de sens », a-t-il philosophé. Il a fait cette déclaration en faisant allusion à l’ancien Sénateur Moïse Jean-Charles qui déclenche depuis 22 août dernier une série de mobilisation contre Ariel Henry.
« Avant de manifester contre le pouvoir, demande à ton ministre de démissionner, de se retirer de l’équipe gouvernementale », a lancé Claude Joseph en direction de celui qu’on surnomme le Bombardier du Nord.
NAP/Nord Agence Presse