Le Parlement Étudiant Haïtien en séance plénière au Cap-Haïtien
« L’État c’est nous la jeunesse en particulier », tel a été le thème central d’une séance plénière, une sorte de débat contradictoire, tenue au Cap-Haïtien par le Parlement Étudiant Haïtien (PEH) le 12 août dernier lors de la journée mondiale de la jeunesse.
Ils étaient 50 jeunes parlementaires étudiants venus du Cap-Haïtien et de St Raphaël (Nord), de Fort-Liberté (Nord’Est) et de Port-au-Prince (Ouest). Ils réfléchissaient sur le vide constitutionnel et institutionnel dans lequel est plongée la terre de Dessalines depuis des années mais envenimé depuis 7 juillet 2021 avec l’assassinat du président Jovenel Moïse; ils planchaient aussi sur le devenir du pays, l’engagement qu’un jeune parlementaire doit prendre tant sur le plan civil que politique, tant sur le plan local que national.
Le PEH est une simulation parlementaire faite par des jeunes et avec des jeunes universitaires. Son objectif est d’aider ces derniers à bien définir un parlementaire, à connaître le rôle d’un parlementaire, à savoir et à apprendre comment un parlementaire prend la parole en public, comment il fait des propositions au parlement concernant les crises qui rongent sa communauté ou sa circonscription, a largement expliqué Alix Salomon, fondateur de la Coalition Régionale des Universitaires du Grand Nord, (CRUGN) l’organisation instigatrice du PEH.
Le professeur Salomon, s’est aussi montré très préoccupé par l’absence d’un président en Haïti, la paralysie presque totale du parlement amputé de deux tiers et de la nonchalance du pouvoir judiciaire. Il croit que dans ce grand vide constitutionnel, les jeunes ont leur mot à dire.
« Les jeunes doivent se lever comme un seul homme pour poser des actions concrètes afin de saper le système rétrograde installé en Haïti depuis des décennies qui ne cherche qu’à les rabaisser, les réduire à leur plus simple expression et à les sucer le sang », a-t-il dénoncé.
Il en avait profité pour s’en prendre au Gouvernement d »Ariel Henry pour n’avoir jusqu’ici rien fait pour contrer les actions des bandits, un an après son accession à la tête de l’État comme seul chef suprême.
« Le Parlement Étudiant Haïtien est dans 7 départements. Aujourd’hui à cause de l’insécurité, de la criminalité, du banditisme et du kidnapping que le pouvoir actuel ne montre aucune volonté à juguler ça fait que des jeunes étudiants parlementaires des autres départements dont les voies d’accès sont contrôlées par les bandits n’ont pas pu malheureusement participer à la 2e séance de la 4e législature tenue le vendredi 12 août dernier.
Soulignons que le PEH est à sa 4e legislature et que ses séances sont organisées à chaque date historique ou à chaque date liée aux jeunes comme le 12 août… journée mondiale de la jeunesse. L’initiative de le mettre sur pied a été prise à l’Université Publique du Nord au Cap-Haïtien dans les années 2012-2013, a clarifié Alix Salomon.
À cette séance plénière du PEH au Cap-Haïtien diverses personnalités ont intervenu dans les échanges soit en présentiel, soit de façon virtuelle (par zoom).
NAP/Nord Agence Presse