Les choses se précisent entre le Bénin et Haïti. Le président Patrice Talon a nommé un envoyé spécial dans le but d’organiser le déploiement de 2 000 soldats béninois dans l’île, dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité.
C’est un nouveau pas qui matérialise la mise en oeuvre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti. Cette coalition, approuvée par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, en octobre 2023, a pour but d’apporter un soutien à la police haïtienne afin de combattre les gangs armés dans le pays.
Fin février, à l’occasion du 46e Sommet des chefs d’État et de Gouvernement de la Caraïbe (CARICOM) au Guyana, l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, a annoncé la venue de 2 000 militaires béninois.
Une arrivée qui se prépare avec la nomination d’un envoyé spécial, par le président Patrice Talon, ce mercredi 17 avril. Ainsi, Pamphile Zomahoun, ancien chef des services de Renseignement du Bénin, aura pour mission la préparation logistique et opérationnelle de l’arrivée des troupes en Haïti.
Les soldats envoyés sur cette opération viennent essentiellement de l’armée de Terre, de l’Air, de la Marine et de la Garde nationale.
Si aucun calendrier n’a été dévoilé quand à ce déploiement, la prise de fonction du nouvel envoyé spécial ne devrait pas tarder, selon plusieurs médias béninois.
Les relations entre le Bénin et Haïti ne datent pas d’hier. Les deux pays partagent une longue histoire culturelle à travers la traite négrière atlantique et l’importation du vaudou en tant que force religieuse dans la société haïtienne.
Sur le plan sécuritaire, des gendarmes béninois avaient rejoint Haïti en 1994, pour une mission pour la stabilisation du pays.
Le Kenya, en première ligne depuis le début des discussions autour de cette coopération internationale s’était engagé à envoyer des hommes sur l’île, après la mise en place du Conseil présentiel.
Après des incompréhensions entre gouvernement et partis politique, les noms des neuf membres de ce Conseil de transition ont été officialisés par arrêté, le 16 avril dernier.
Cette instance qui sera chargée de ramener le calme et la stabilité dans le pays, compte sept représentants des courants politiques locaux, toutes ces personnalités, amenées à prendre part aux votes, sont des hommes. La seule femme qui siègera est nommée observatrice et fait partie des deux membres sans droit de vote.
Sur place, l’arrivée de ces militaires est très attendue. Dans un courrier du 15 avril dernier, adressé au président kenyan, William Ruto, plusieurs associations patronales haïtiennes font état de l’impact dévastateur de l’insécurité dans la capitale, Port-au-Prince, sur l’économie. Les chefs d’entreprise espèrent donc voir arriver les soldats dans « un délai relativement court« , selon le média Loop.
Cette Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti bénéficiera également d’un support financier américain. Le président des Etats-Unis, Joe Biden a ordonné le décaissement de 60 millions de dollars en ce sens.