L’organisation féministe ZAFAK, Zantray Fanm Kreyòl part en guerre contre la cybercriminalité et la cyberviolence en Haïti. À l’occasion de la journée Internationale des droits de la femme célébrée cette année sur le thème « Pour un monde digital inclusif: innovation et technologies pour l’égalité des sexes », elle a profité pour exiger qu’une loi soit votée pour combattre les violences relatives à l’usage des technologies de l’information et de la communication.
« A l’heure où nous sommes, l’Internet est une plateforme numérique permettant de rester connecter avec le monde à partir des moyens technologiques, via la téléphonie mobile ou l’ordinateur. C’est un espace de sociabilité et de socialisation, mais des gens l’utilisent pour développer de nouvelles formes de violences que nos législateurs n’ont pas encore abordés dont la cyberviolence, le cyberharcèlement, la cyberhumiliation, la cyberprédation, leurre d’enfants, l’extorsion, Revenge Porn, happy slapping, usurpation d’identité, outing, trolling, slut shaming, piratage des données, escroquerie, discours haineux, remarques sexistes, diffamation, détournement d’images et moqueries collectives », a déploré Marie Kistcha Mutchi OBAS, la Directrice exécutive de ZAFAK.
Cette dernière soutient que les femmes sont les principales victimes de la cyberviolence.
« Les victimes souffrent non seulement de traumatismes, de troubles psychologiques, mais aussi ont peur de se présenter dans la vie politique, sociale, culturelle et autres. La cyberviolence a le même poids que toutes les autres formes de violence que subissent les femmes. Elle fait obstacle à la pleine réalisation de l’égalité entre les sexes et porte atteinte à leurs droits », a poursuivi la responsable qui, pour l’éradiquer, exhorte tout le monde à jeter son poids dans la balance.
« Ce mal endémique ne concerne pas uniquement les femmes, les hommes doivent se mêler de la partie afin de jouer leur rôle préventif et avant-gardiste. La société civile, les organismes de défense des droits humains, les partis politiques, d’un commun accord, doivent lutter contre cette mauvaise pratique qui vise à désocialiser l’être humain », a-t-elle prévenu.
A noter, Haïti est signataire de beaucoup de Conventions et Traités internationaux relatifs à la protection des droits humains. Ce cybercrime n’a pas de frontières. Tous les appuis sont nécessaires pour contrecarrer ce fléau. Une institution comme le Conseil National des Télécommunications (CONATEL), à travers les opérateurs du secteur des téléphonies mobiles et d’internet pourrait nous aider à ce cas d’espèces, a-t-elle espéré.
Le #1 de ZAFAK croit que si des lois sont votées, les internautes utiliseront les NTIC en toute quiétude et elles permettront aussi de réprimer les infractions et les cybercrimes, de poursuivre et de punir les mauvais usagers des technologies de l’information et de la communication. Également elles protègeront les transactions financières numérisées puis garantiront la protection des données confidentielles.
En ce sens, Zantray Fanm Kreyòl, compte lancer une pétition pour dénoncer la violence et la criminalité sur l’internet qui, selon elle, tuent silencieusement les victimes. Plus loin, l’organisation envisage de mettre sur pied un service de soutien et d’assistance pour aider les victimes à reprendre confiance en elles et réintégrer la société.