C’est sous le thème « 1 an, 1 pas vers un avenir juste et équitable » que l’organisation de femmes « ENTR’ELLES » a célébré son tout premier anniversaire de fondation. Pour marquer d’une pierre blanche cette première année d’existence, malgré la conjoncture, les dirigeantes de cette structure ont, quand bien même réalisé certaines activités.
Le 14 octobre, elles ont tenu une causerie sur le Cancer du sein sur la page Facebook de l’organisation Entr’Elles Haïti avec le Dr Esmanie Cadet. Le 16, les membres accompagnées de leurs amis, des supporters, des représentantes d’autres organisations sœurs, des membres de la société civile ont été à la Cathédrale pour une Messe d’action de grâce.
C’était l’occasion pour la présidente Madame Stécie Guerrier de retracer l’histoire de l’organisation. L’idée de mettre sur pied Entr’Elles venait suite au constat suivant: « le manque de support et de solidarité entre les femmes, ce qui retarde considérablement les résultats efficaces et satisfaisants attendus dans les rudes mouvements engagés pour le respect des droits des filles et des femmes dans le pays notamment dans le Nord, a-t-elle expliqué.
À elle d’ajouter: « Avant l’arrivée de Entr’Elles, l’impression était que chaque groupe de femmes agissait en solo, c’est comme s’il était une question de clan; les femmes n’étaient pas en réseau. Et pour obtenir des résultats probants et durables dans la lutte pour l’émancipation des femmes ainsi que pour le respect de leurs des droits et ceux des filles, il nous faut réseauter », croit dur comme fer Madame Guerrier pour qui un réseau est l’un des moyens concrets pouvant permettre aux féministes, et à tous les défenseurs des droits de la gent féminine de rester connectés, de maintenir des relations solides pouvant faciliter une meilleure intégration des femmes dans toutes les sphères de la vie nationale.
« Le réseautage est censé être un espace où l’on trouve de nouvelles pratiques, de nouveaux angles d’analyses, de nouvelles stratégies, de nouvelles pratiques de travail et de collaboration », a-t-elle soutenu.
Un peu plus loin, elle a tenu à préciser que son organisation ne vient pas faire un travail parallèle aux autres structures sœurs.
« La création de Entr’Elles s’inscrit dans le cadre de la continuité du travail pour l’émancipation de la Femme déjà initié par les organisations pionnières », a-t-elle rassuré.
Par-dessus tout, elle se réjouit de la place occupée par Entr’Elles sur l’échiquier des organisations de femmes dans la Cité Christophienne. En ce sens, elle salue le courage, la motivation et l’abnégation de tout le monde
« Merci beaucoup à Kelindra, à nos vaillantes membres qui ont embrassé notre idée novatrice. Aujourd’hui si nous tenons bon et ferme, si nous existons encore et toujours c’est grâce à elles. Et rester debout et en vie pendant 1 an sans bailleurs de fonds, est pour nous une grande victoire et une fierté », s’est-elle enthousiasmée.
Toutefois, elle reconnaît que pendant cette première année, de grandes difficultés d’ordre économique et financier ont frappé de plein fouet l’organisation.
« À cause du manque de ressources financières nous avons du mal à exécuter notre programme. Nous qui croyons beaucoup à la formation malheureusement nous ne pouvons pas encore acquérir des matériels adéquats pour bien exploiter le local du Ministère de la Culture et de la Communication du Nord auquel nous avons accès », a-t-elle déploré.
En tout cas, en dépit de cette dure réalité, elle se montre satisfaite du travail déjà réalisé.
« Notre plus grande réussite, c’est le fait d’avoir formé plus de 250 jeunes du Nord dans le domaine de droits humains, droits de la Femme, entreprenariat et leadership féminins », a-t-elle énuméré. Elle en a profité pour égrener quelques-unes des perspectives du groupe pour l’année 2022-2023.
« On aura toujours des séances de formation sur la prise de parole en public, les Violences Basées sur le Genre (VBG), le Leadership et le développement personnel. Aussi lancerons-nous sous peu le projet « PIFEMIP », PROGRAMME D’INTÉGRATION DES FEMMES DANS LE MILIEU PROFESSIONNEL, dont les objectifs sont de donner à des jeunes femmes des métiers professionnels modernes et ensuite leur permettre d’intégrer le milieu professionnel » a indiqué la Dirigeante affirmant que Entr’Elles se donnera pour mission et responsabilité de leur trouver « des stages et des contrats » dans diverses entreprises dont plusieurs nous ont déjà répondu positivement », a fait savoir Stécie Guerrier informant que Entr’Elles accorde cette année une grande importance à la masculinité positive. Au fait, plusieurs ateliers pour des hommes sont prévus.
« L’objectif est de sensibiliser les hommes sur l’importance de l’émancipation de la Femme pour un meilleur développement de la société, a-t-elle espéré.
En plus de toutes ces perspectives, elle a annoncé l’organisation de la 2ème édition du CEE (Camp d’été pour enfants). « Pour cela, des leaders féminins seront recrutés dans chaque zone, ils seront les point focaux de Entr’Elles pour l’extension de leurs activités dans plusieurs départements du pays », a-t-elle souligné.
D’autres choses qui sans nul doute contribueront à l’avancement d’une société égalitaire, inclusive et non-violente, seront aussi réalisées, a-t-elle avancé.
Madame Guerrier a terminé son allocution avec quand même quelques petits regrets. Regrets dus au fait que l’ensemble des activités que Entr’Elles a prévu de réaliser à l’occasion de ce premier anniversaire telles que, conférences-débats formations pour les membres et d’autres associations sœurs, distributions de kits dans la prison civile du Cap-Haïtien, n’ont pas pu avoir lieu à cause de la conjoncture socio-politique, s’est-elle excusée.
NAP/NORD AGENCE PRESSE